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Tribunes

17 octobre 2023

Trust in generative AI ?

De Géraud Tarride, directeur de l’innovation et de l’intelligence artificielle

Trust in generative AI ?

Depuis que j’ai pris ce nouveau poste, pas mal de gens de mon entourage me posent la même question : « tu vois ça d’un bon œil toi, l’IA ? ». Sous-entendu : « t’es un vendu ».

Ok, c’est évident, comme tout ce qui est nouveau, les IA génératives inquiètent et c’est bien normal. Pour être plus précis, les études montrent que tous ceux qui les essaient les adoptent, mais qu’elles demeurent une source d’incertitude. Pour le boulot notamment. « Vais-je me faire remplacer par une machine ? » Et là se réveillent les scénarios de nos dystopies préférées. Vais-je me faire remplacer tout court ?

Mais pourquoi ne pas envisager l’avenir avec optimisme ? Après tout, l’IA générative débarque dans nos vies, c’est un fait et c’est parti pour être durable. Et si on doit retenir une morale commune à ces dystopies, c’est bien que leurs issues dépendent des choix que les héros font, non ? Et cette fois, les héros, c’est nous !

Car oui, tout d’abord, comprenons l’ampleur de cette révolution. Elle ne se limite pas à automatiser des tâches ; elle brise les barrières linguistiques. L’outil informatique ne parle plus le seul langage des devs ; il s’exprime désormais en français et en 50 autres langues (au doigt mouillé, hein). Je ne sais pas vous, mais moi, ça me fait rêver à un potentiel que j’ai même du mal à concevoir ! Chacun peut (ou va pouvoir) tirer parti de la technologie de façon unique, enrichissant ainsi son univers professionnel et personnel. Nous ne parlons pas d’une ère où les machines vont nous remplacer mais bien d’une ère où elles vont décupler nos capacités.

Dans cette veine, pensons à l’impact sur l’économie. Goldman Sachs estime que les avancées en IA générative pourraient augmenter le PIB mondial de 7 %, soit près de 7 trillions de dollars. Sam Altman, fondateur d’OpenAI, aborde même la possibilité d’un revenu universel. Si l’IA générative rend chaque individu plus rapide, plus efficace, pourquoi ne pas envisager un monde où le travail n’est plus au centre de nos vies et où l’on peut se permettre de mieux distribuer les richesses ?

Et que dire de l’inclusion sociale ? C’est à mon sens un des aspects que révolutionne le plus les modèles de langage, et je compte bien m’étendre sur ce point dans un prochain article. Vous allez dire que je me répète mais ces outils font SAUTER toute barrière linguistique ! Ça devrait inexorablement faciliter le rapport aux autres, non ? Outre leur capacité de langage, ces technologies sont désormais capables de voir et d’entendre : imaginez donc les nouveaux usages possibles pour comprendre et être compris quand on est étranger ou en situation de handicap. Mais attention, dans mon rêve éveillé, j’ai bien conscience également qu’en opposition à cette vision le développement de ces IA génératives risque d’exacerber la fracture numérique qui est déjà à l’œuvre. Mais sur ce point je crois que nous avons tous notre rôle à jouer. Il est de notre devoir, en tant qu’entreprise, en tant que communicant et surtout en tant qu’êtres humains, d’accompagner ceux qui pourraient être laissés de côté.

Pareil pour l’apprentissage. Le numérique et l’avènement du web 2.0 avaient déjà fait naître une nouvelle façon d’apprendre et de s’instruire. Désormais, nous entrons dans un monde où chacun va pouvoir designer son propre programme d’apprentissage, se former à un rythme et sur des thèmes choisis et surtout avec un professeur qui sera toujours parmi les meilleurs de sa discipline.

Enfin, n’oublions pas le grand défi de notre époque, la lutte contre le réchauffement climatique. L’IA et les IA génératives pourraient être la clé de voûte de solutions innovantes, à condition, bien sûr, qu’institutions et entreprises embrassent ces technos et tiennent leurs engagements (et à condition aussi de parvenir à limiter le cout énergétique de ces outils).

Alors oui, mon fil de pensée peut sembler candide, mais il n’est pas naïf. J’ai conscience de toutes les limites éthiques, des biais, des risques liés à la protection des données qu’il y a à surmonter à court terme. Mais en ces temps pas franchement réjouissants, marqués par les conflits et les crises, un peu d’optimisme n’est pas un luxe, c’est une nécessité.


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L’image illustrant cette tribune a été générée avec Midjourney.